Le père de Wabé était docker, cela ne l’empêchait pas de pratiquer la sculpture sur son temps libre. Sa mère, de son côté, était musicienne. Baignée dans un environnement où l’art avait toute sa place, Wabé découvre le papier mâché à l’âge de onze ans. Sa passion pour cette technique n’a pas faibli depuis, et elle en a fait sa marque de fabrique. Après avoir arrêté sa formation en Allemand, elle se rend à Paris pour étudier l’art. Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 1989, elle se consacre alors à plein temps à sa passion. Ses sculptures en papier mâché, colorées et vivantes, représentent l’animal et l’humain dans une recherche artistique qui s’inscrit dans la lignée de Niki de Saint Phalle.
L’artiste ne représente pas la réalité, mais un monde rêvé, un imaginaire peuplé de créatures aux yeux exorbités. « Ce n’est pas le matériau qui fait l’art. Mais bien le regard. Tout l’or du monde ne saurait rendre précieux un travail laborieux. A l’inverse, un matériau humble comme le papier mâché permet au talent débridé de Wabé de s’exprimer avec une verdeur et une générosité qui laissent rêveur. Wabé ne s’embarrasse ni de prudence ni de révérence, elle va poétiquement d’un pas égal dans les clairières peu fréquentées de l’art d’aujourd’hui, celles où jouent les enfants rêveurs qui les peuplent d’animaux et de merveilles.
René TURC, Wabé, « Bifaces et autres merveilles », Edition Grandir, 2014.
Le travail de Wabé a en particulier été exposé en France et en Suisse.