Poétique de l’archive par Alexandra Chauchereau
Dans cette nouvelle exposition personnelle aux frontières de l’abstraction, Alexandra Chauchereau effectue un retour vers le passé. Elle cultive la poésie du souvenir, jouant dans ses toiles entre le montré et le caché, le souvenir et l’oubli.
Du 5 au 27 mars 2021
Vernissage :
samedi 6 mars 2021
de 14 h 30 à 17 h
1 place du Lavoir
Fourqueux
78112 Saint-Germain-en-Laye
La plasticienne Alexandra Chauchereau travaille depuis plusieurs années sur l’archive, la mémoire et la disparition. Dans cette nouvelle exposition à l’Atelier Pièce Unique, elle explore ces merveilleux coins du monde que sont les maisons de notre enfance, comme les décrivait le philosophe Gaston Bachelard. « Dans son livre La Poétique de l’espace, l’auteur montre que la maison est un véritable cosmos. Les souvenirs de nos anciennes demeures se rappellent toujours à nous avec une grande intensité… »
Dans cette série, intitulée Paperwall, qu’elle présente pour la première fois à la galerie Atelier Pièce Unique, l’artiste évoque les lieux de son enfance. Elle part d’archives personnelles, de plans d’appartement qu’elle transcende pour leur conférer une beauté plastique intemporelle. « Je combine le tracé en deux dimensions avec des impressions aux pochoirs ou aux tampons. Ces éléments font référence aux décorations, aux papiers peints de chaque demeure. » L’artiste recouvre certaines parties du tableau de couches de couleurs translucides. « L’image disparaît sous un voile cotonneux, plus ou moins opaque, plus ou moins troué. Le souvenir existe, mais il est grignoté par les limbes de l’oubli. »
Pour ses petits formats, Alexandra Chauchereau a choisi la technique du collage. « J’intègre des papiers peints trouvés en brocante. Je les déchire, en contrôle, pour révéler la couche du dessous, pour suggérer une griffure, une attaque du temps. » Une broderie au fil d’or magnifie parfois cette blessure. C’est une référence à l’art japonais du Kintsugi, consistant à coller des objets brisés avec de l’or dans un acte de résilience.
L’exposition fait également dialoguer ces « paperwalls » avec des toiles plus anciennes. Celles-ci déclinent des personnages énigmatiques, qui pourraient évoquer les habitants des lieux. Alexandra Chauchereau entraîne ainsi le visiteur vers un voyage dans le passé, où chacun pourra trouver sa madeleine de Proust. Qu’il est bon parfois de replonger dans son enfance !